Radars: les nouveaux pièges (25/10/2006)
Un budget de 4 millions d'euros pour les actions de sécurité routière de la police fédérale. Les chauffards vont trinquer
BRUXELLES Des containers pour cacher les radars, des détecteurs d'antiradars, des lunettes laser, des PC portables, des terminaux de paiement portables pour encaisser les amendes... C'est déjà la Saint-Nicolas à la police fédérale !
Avec le feu vert du ministre de l'Intérieur, Patrick Dewael, la police fédérale vient de décider de la destination des 3.975.640 euros (160 millions d'anciens francs) versés par le fonds des amendes en 2006 pour améliorer la sécurité routière. Cet argent (qui vient, rappelons-le, du montant des amendes payées par les automobilistes) servira à renforcer les actions de prévention mais aussi de répression.
Commençons par quelques achats de matériel qui vont faire grincer les dents des automobilistes qui roulent trop vite.
Containers à radars. Neuf containers vont être acquis pour équiper les différentes unités provinciales. Ces dispositifs, qui ressemblent à de grandes poubelles, permettent d'installer les radars Multanova et de les placer à des endroits où les voitures banalisées ne peuvent pas se garer. Ces containers sont étanches, ce qui permet de flasher même par temps de pluie (ce qui n'est pas possible avec les trépieds ordinaires). Ces containers, commercialisés notamment sous le nom de Multaguard par la firme Robot en Allemagne, sont extrêmement discrets.
Lunettes laser. C'est la grande nouveauté. Comme la gendarmerie française, la police fédérale aimerait s'équiper de jumelles (ou pistolets) laser, qui permettent notamment de mesurer la vitesse des voitures par l'avant. Dans un premier temps, un seul appareil sera acheté et testé, sans P.-V. consécutif car la loi doit encore être adaptée. Ces jumelles serviront dans un premier temps à contrôler la vitesse des camions et à sélectionner ceux qui roulent trop vite. Les routiers seront alors interceptés et un contrôle du tachygraphe sera mené. La police fédérale n'en fait pas mystère : si ce test est positif, les lunettes laser vont débarquer en 2007 !
Détecteurs d'antiradars. Devant la recrudescence des saisies de détecteurs de radars (180 dossiers en 2005, soit 64 % de plus qu'en 2004), la police fédérale passe à la vitesse supérieure. Un achat de 40 détecteurs d'antiradars est annoncé. L'objectif est que chaque voiture banalisée soit équipée d'un système de détection, pour repérer les utilisateurs de détecteurs illégaux.
Cartes de banque acceptées
BRUXELLES À l'heure actuelle, des amendes sont perçues sur-le-champ auprès des seuls automobilistes et routiers étrangers interpellés après une infraction au code de la route, un excès de vitesse, par exemple. Et ce n'est pas toujours simple quand ils n'ont pas la somme en liquide : les conducteurs sont escortés par la police jusqu'à une banque ou un Bancontact.
En discussion depuis 2000, le projet d'installation de terminaux portables dans les voitures de police est enfin concrétisé. L'argent des amendes va servir à acheter 150 terminaux portables autonomes, qui permettront les paiements par carte de banque et par carte de crédit. Ces 150 appareils vont équiper la police fédérale mais les polices locales ont également la possibilité de s'associer à ce marché. À terme, environ 3.000 terminaux devraient se trouver dans les voitures de police. Ce système va permettre de développer la perception immédiate des amendes.
Dans le même temps, la police fédérale, qui prépare déjà le passage aux radars digitaux (ce sera pour 2007), va également acheter des camionnettes radars. Ces nouveaux véhicules, considérés comme des bureaux mobiles, permettront de traiter les images radars sur le terrain et de dresser les procès-verbaux immédiatement.
Globalement, l'argent du fonds des amendes servira à renforcer les actions prioritaires sur le terrain contre la vitesse, l'alcool, l'absence de la ceinture, la drogue, l'agressivité au volant, les infractions des routiers et les accidents du week-end.
La police fédérale compte également développer avec cet argent son expertise, via des colloques, journées d'études, collaboration avec les polices des pays voisins. Une recherche scientifique sur les accidents sera également financée, pour une meilleure analyse. Signalons aussi que tous les agents recevront un nouvel aide-mémoire sur la législation routière...